Les petits raffolent de ses tout-carton ! Au Salon du livre du Mans, les 12 et 13 octobre, Malika Doray propose Ribambelles de livres, un atelier de pliage, de dessin et de création de livres s’inspirant de ses Livres à lire sans fin (éd. Memo). Emmenez vos minots !
Malika Doray a travaillé dans un jardin d’éveil et cette expérience n’en finit pas de l’inspirer. Car l’illustration, elle y est arrivée par hasard : un premier album publié à New York et les choses se sont enchaînées… Elle crée des mini-livres spectacles ou en forme de marionnettes qui se déplient : des livres « farandoles » qui se racontent à l’infini. C’est vrai qu’ils sont craquants ses chats ou ses lapins aux grands yeux écarquillés et toujours partants pour les bêtises ! Des tout-carton perpétuels qui montrent la permanence de ce qui fait de nous des êtres humains. La Bagarre, par exemple, raconte la difficulté à vivre ensemble, et notre impossibilité à faire autrement :
« On se dispute, on se bagarre, on se fâche, pour que l’un soit en haut, il faut que l’autre soit en bas, nous nous boudons, et pourtant… c’est toujours ensemble que nous le faisons. »*
Son style, à découvrir dans sa dernière parution 4 petits livres de saison (éd. l’école des loisirs), est tout tendre mais un peu piquant aussi. Pas étonnant, car Malika m’a avoué que « faire un livre, c’était un peu comme tailler un rosier » !
Pourquoi avoir choisi ce public des tout-petits ?
J’ai fait des études d’arts appliqués et d’architecture d’intérieure et, pendant mes études, j’ai eu l’occasion de travailler dans une structure associative avec des tout-petits. C’était un lieu d’éveil, un lieu d’écoute avec une approche de grande qualité. J’étais dans les conditions idéales pour constater que les moins de trois ans sont aussi passionnants que les grands ! On peut vraiment leur parler de tout, des petites et des grandes questions, et avec une grande liberté. Avec les tout-petits, on a cette chance de prendre le temps. Ils nous donnent la possibilité de nous poser et, avec eux, une coccinelle devient un objet d’étude passionnant.
Quelles histoires leur racontiez-vous ?
Je leur apportais des livres qui me parlaient. Beaucoup d’ouvrages d’artistes comme Bruno Munari ou Katsumi Komagata. Ce sont des livres que l’on a souvent peur de montrer aux moins de trois ans, mais quand on les partage avec eux, on se rend compte qu’ils prennent ce qu’ils ont à prendre. Ils y font attention, et surtout ils en redemandent !
Comment concevez-vous vos livres ?
Un livre c’est un tout. C’est d’abord un objet, une typographie, un format… On peut vraiment s’amuser avec les tout-carton. Je pars de l’objet, de sa forme et l’histoire en découle. L’objet en lui-même permet de révéler la narration. Et puis, si le livre objet propose souvent une forme ludique, cela n’empêche pas de parler de messages profonds. Prenez par exemple, Mon petit rat (une ribambelle d’animaux affublés au recto de noms gentils – ma gazelle, mon koala en chocolat… – et au verso de sobriquets non équivoques – sale cochon, affreux crapaud…, ndlr). Cela reste léger bien sûr, mais en faisant passer des émotions, des situations où l’on peut s’énerver ! Le livre permet de dire « On s’énerve, ça fait partie de la vie, mais je continue de t’aimer. »
D’où vient l’inspiration ?
Je pars de choses qui me touchent. Mon petit rat est une merveilleuse scène de ménage entre adultes transposée ! (rires)
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Sr-7SM4dbOE[/youtube]
Pourquoi représenter uniquement des animaux ?
Je suis plus à l’aise avec les animaux. C’est un peu une façon de dire les choses en miroir, comme dans un film à costumes : le masque du lapin me permet de ne pas asséner des vérités, car chacun a sa façon à lui d’être un lapin.
Quelle est votre technique ?
Je travaille avec des contours au marqueur ou à l’encre de chine, pour la couleur cela dépend, cela peut être de la gouache. J’ai une démarche très minimaliste, j’aime travailler dans la densité. Faire un livre, c’est un peu comme tailler un rosier.
A la 25e Heure du livre, au Mans, vous allez animer des ateliers, en quoi cela consistera-t-il ?
Nous ferons des pliages, et puis des livres à partir du concept de mes Livres à lire sans fin. On part des dessins et chacun crée son histoire. Je veux montrer aux enfants que créer un livre, c’est tout simple, et un peu magique aussi !
Atelier Ribambelle, création de livres : vendredi 11 octobre à 17h30 à la médiathèque.
Au Salon de la 25e Heure, samedi à 14h30 et 17h30, dimanche à 12h et 15h dans la limite des places disponibles (groupe de 12 enfants).
* Trois petits livres spectacles, l’école des loisirs.
Photo © C. Bazin.
Laisser un commentaire