Elisabeth Brami pose les mots pour aider les petits à dire « merci » à leur maman sur tous les tons. Merci maman est une ode à l’amour des mères pour ce qu’elles sont, ce qu’elles font ou… ne font pas ! Car chez Elisabeth Brami amour rime toujours avec humour.
Elisabeth Brami trouve toujours le ton juste pour évoquer les relations parents-enfants, que ce soit avec une tendresse fondante dans ses Petits délices ou ses Petits riens ou encore en forme de coup de gueule poilant dans Le gros Ralbum de tous les y en a marre ou le décalé Enfants cherchent parents trop bien (pas sérieux s’abstenir !)
Dans ce joli album carré, elle nous offre un regard émerveillé, plein de gratitude et de lucidité de la part de l’enfant qui reconnaît sa mère pour ce qu’elle est : ses bons et ses mauvais côtés, ou pour ce qu’elle fait : ses bonnes décisions ou ses erreurs. Eh oui, les gosses, on ne vous prend pas pour des quiches, on sait bien que vous détectez mieux que quiconque les faiblesses de vos parents.
C’est justement là où ça devient intéressant… chez Elisabeth Brami, l’enfant porte aussi un regard plein de tendresse pour sa maman faillible :
« Merci maman de m’apprendre à faire des bulles
et d’oublier le dîner qui brûle. »
Et même pour la maman qui gronde ! Les punitions ça a (parfois) des bons côtés…
On retrouve bien sûr dans ces doubles pages toute la bienveillance portée par les mères : le courage, l’abnégation, la tendresse, l’attention…
« Merci maman de deviner quand je suis triste.
Pour me consoler, tu es une artiste ! »
« Merci maman de faire semblant de ne pas voir mes Fote fautes et mes ratures,
quand je te montre mes brouillons de romans d’aventure. »
Mais aussi toute l’indulgence pour les oublis, les grains de folie, les petits travers ou les ratés :
Une manière délicate et pleine de clins d’œil pour déclarer que l’amour des enfants pour leur maman est aussi grand et réciproque que l’amour qu’elle leur porte. Et même dans les moments difficiles, l’amour immense permet de voir surtout le positif !
« Merci maman de ne pas pouvoir toujours prendre tes vacances
en même temps que les miennes :
je joue chez ma marraine, m’incruste chez les copains que j’aime
ou pars en colonie pour me faire de nouveaux amis. »
La palette de couleurs d’Adèle Garceau rappelle les feutres de nos cahiers de coloriage, comme si l’enfant avait dessiné lui-même cette longue déclaration d’un trait un peu maladroit, authentique, joyeux et plein de spontanéité. Bravo à l’illustratrice pour son accompagnement décomplexé du texte.
L’auteur rappelle aux enfants, au passage, quelques principes à ne pas perdre de vue : ne pas être trop pressé de grandir, prendre le temps d’être un enfant, se faire confiance, ne pas être parfait et faire par soi-même… Aimer, c’est laisser grandir.
Eh oui, c’est tout ça une maman – la vache on fait vraiment tout ça ! c’est dingue -, merci Elisabeth Brami de nous le rappeler avec autant d’humour et surtout une joie de vivre contagieuse !
A vous de dessiner votre déclaration !
Cette chronique est dédiée à Anne-Laure Pham,
toute nouvelle maman !
Merci Maman !
Elisabeth Brami, ill. Adèle Garceau
Seuil jeunesse, 96 p., 12,50 €
(dès 4 ans)
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