Pas évident la toute première journée d’école, pour les plus petits… Fleur Oury et Eric Veillé se penchent sur ce moment si redouté pour aider les enfants (et les parents) à passer cette délicate étape tout en douceur, tandis que les compères Laurence Salaün et Gilles Rapaport nous rappellent avec leur humour débridé un peu de discipline scolaire, non mais!
Premier Matin
par Fleur Oury
« C’est le matin et une boule de poils cachée
sous une couverture de fougères refuse de se lever.
– Lève-toi, Petit Ours !
Mais Petit Ours ne veut pas se lever…»
Ce matin, c’est la toute première journée d’école de la vie de Petit Ours… un événement !
Pas facile de rester tout seul dans cet endroit qui impressionne et avec autant d’inconnus. Et si tout se passait de travers ? Petit Ours ne veut ni se réveiller, ni y aller, il a un peu peur. Papa Ours le prend dans ses bras, le câline, et tout en l’aidant à se préparer trouve les mots justes et les gestes rassurants pour lui signifier que tout ira bien.
Ce premier album de la jeune illustratrice Fleur Oury est une jolie pépite que l’on glissera dans les sacs de goûter des tout petits. Qui n’a pas rêvé qu’il avait oublié son cartable à la veille de la rentrée ? Qui n’a jamais eu peur de ne pas se faire de copains ou d’être grondé par la maîtresse… ?
C’est à une balade forestière, colorée et ensoleillée, que nous invite ce papa et son ourson. Avec des mots, de l’eau et du miel, Papa Ours saura mettre de la douceur et une chaleur toute rassurante dans cette journée tant appréhendée.
L’illustration aux feutres accentue la simplicité et l’accessibilité de l’histoire, pour que chaque enfant puisse mieux se l’approprier. Premier matin, c’est l’histoire de Petit Ours, mais c’est aussi un peu la nôtre, celle de toutes les rentrées. Et grâce à cette atmosphère tout en tendresse, Fleur Oury nous prend par la papatte pour que toutes les peurs de cette première journée s’envolent comme des papillons. On notera que Fleur Oury, elle, ne rate pas son entrée sur la scène de la littérature jeunesse.
Les Fourmis rouges, 40 pages, 14 €
(dès 3 ans)
Le blog de Fleur Oury
Maman à l’école
par Eric Veillé, ill. Pauline Martin
« L’école, je ne sais pas si vous savez ce que c’est.
Moi, je ne savais pas jusqu’à lundi dernier.
Je me suis habillée et, avec maman, nous y sommes allées…»
Ce matin, cette petite fille se rend pour la première fois à l’école. Jusqu’ici tout allait bien, elle est même plutôt gaiement intriguée. Mais catastrophe… derrière la porte jaune tournesol de la classe se tient une dame très vieille avec des lunettes, et tout un tas d’enfants qui pleurent, il y a aussi leurs parents qui ont tous disparu !
Alors elle fait tout pour que sa maman à elle ne disparaisse pas : elle supplie, elle s’agrippe à ses jambes comme une moule à son rocher… Tant et si bien que Maman reste encore un peu.
Maman participe bien, elle fait du découpage (mais elle déborde un petit peu), elle chante avec la classe (même si elle chante beaucoup trop fort !).
Peu à peu les choses se gâtent, maman est bien trop grande pour passer dans le parcours de gym et elle prend trop de place à la sieste (et en plus elle ronfle !)…
Finalement une maman à l’école c’est un peu un boulet « Elle a pas de copines ? » lui demande la petite Béatrice. « Nan, elle boude… » Il est peut-être temps de souffler à Maman qu’elle devrait rentrer pour revenir… à l’heure des mamans.
Bravo à cette histoire tout en malice pour dire aux petits (et aux mamans) : chacun sa place et tout se passera très bien !
Actes Sud Junior, 32 pages, 13 €
(dès 3 ans)
A l’école il y a des règles !
Laurence Salaün avec Emmanuelle Cueff, ill. Gilles Rapaport
Cette fois, visitons l’école avec humour. Vous vous souvenez l’année dernière de l’hilarant A la maison, il y a des règles ? Une version scolaire rafraîchira la mémoire de tous les petits estivants.
A l’école il y a des règles ! est le livre que Najat Vallaud-Belkacem aurait dû imposer dans les listes de cahiers de vacances obligatoires pour obtenir la paix dans les établissements (plutôt que d’imposer des réformes bidon, mais ceci est une autre histoire…).
Quand ça déborde dans la salle de classe, Laurence Salaün et Gilles Rapaport sont là pour nous aider à remettre les équerres au carré et les tables de multiplications dans les jeunes caboches. Avec leur humour décalé, les règles de la vie scolaire sont réexpliquées, illustrées et appliquées (on l’espère) dans la bonne humeur et sans trop de punitions.
Revoyons donc quelques principes de base :
« Je dis bonjour à la maîtresse le matin quand je la vois » (et non pas à chaque fois que je la vois…)
« Je ne coupe pas la parole» (c’est super énervant)
« Je me mets en rang tout de suite quand j’entends la sonnerie » (les uns derrière les autres et non entassés les uns sur les autres comme des Croods).
On réapprend à bien écouter la maîtresse au lieu de poser une question dont elle vient de vous fournir la réponse, on lève le doigt quand on a terminé sans hurler « j’ai finiiiiiiiiiii ! » – la maîtresse a des oreilles sensibles -,
On ne pique ni la colle, ni les ciseaux de ses petits camarades (non, le taille-crayon non plus). On ne dessine pas sur la table même si on est super fort, les dames de service ne sont pas des critiques de mangas.
Grâce à Laurence Salaün et Gilles Rapaport, la rentrée, c’est plus drôle et (on peut toujours rêver) ce sera peut-être un peu moins le foutoir. Enfin, mon préféré : « J’évite de me vanter d’être allé à Eurodisney quand maman a écrit que j’étais malade ». Un livre de salubrité publique, pour les parents aussi, donc.
Seuil jeunesse
72 pages, 13,90 €
(dès 5 ans)
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