« Assieds-toi là, tiens, c’était la chaise de Doisneau ! » Les yeux vifs, une gouaille franche de Titi parisien, à quatre-vingt-six ans, Jacqueline Duhême accueille avec chaleur dans son atelier. La grande dame de l’illustration reste peu connue du grand public. Pourtant, elle amena les poètes à la littérature pour enfants. Car Jacqueline fut « l’imagière » des plus grands, mettant en couleur le talent de Paul Eluard – qui fut son grand amour – de Prévert, Druon, Cendrars, Queneau et bien d’autres… Elle fit partie de leur bande, illustra leurs contes, poèmes et autres histoires. Il était temps qu’elle raconte son incroyable parcours. Sa Vie en crobards démarre comme un conte triste, celui d’une petite fille née d’un père grec de passage et d’une mère célibataire qui la délaissa. Elle connut la guerre, l’Assistance publique et les bonnes sœurs. Pourtant, la petite Jacqueline prend la vie à bras le corps pour se débrouiller. Et à l’âge de vingt ans, sa vie rejoint la trajectoire d’un conte de fée grâce aux fabuleuses rencontres qu’elle a su provoquer. Avec pour seules armes, son don pour le dessin et sa volonté de fer. Rencontre au cœur du Marais, avec les éclats de rire de Jacqueline comme autant de soleils et par la fenêtre, ceux des enfants de la garderie qui jouxte son atelier.… Lire la suite de l’article à proposJacqueline Duhême : « Matisse m’a appris qu’il n’y a rien de plus important que de travailler »