Joëlle Ecormier aborde avec finesse la difficulté d’accepter le deuil pour un adolescent dont le père a disparu en mer. Kô est un petit bijou, ciselé de poésie. Il a obtenu une mention spéciale du Prix Vendredi.
« Kô n’aime pas l’océan. Il ne l’a jamais aimé. Peut-être a-t-il toujours su au fond de lui que la mer portait son malheur comme elle porte les bateaux. Il serre les poings puis les ramène sous son menton, prêt à donner ses coups de boxeur. Les mots de sa mère font barrage : « La mer nous nourrit, on ne peut la maudire. » Il laisse retomber ses bras et se contente de défier l’Océan du regard.
Les yeux noirs de Kô ne quittent presque jamais l’Indien. Même hors de sa vue, la nuit pendant son sommeil, quelque chose lui guette les flots. « Ne tourne jamais le dos à l’Océan ou il te prendra au moment où tu t’y attends le moins. » Son père lui avait donné ce conseil, s’était pourtant fait prendre. Kô se souvient que c’était un vendredi. Le jour de l’effondrement de l’univers, l’arrêt de la danse des étoiles et du mouvement de toutes choses. »… Lire la suite de l’article à proposCe que nous rend la mer